Les Dogons du Mali précolonial : Et si leurs savoirs ancestraux étaient la clé de notre futur?
Avez-vous déjà entendu parler des Dogons? Ce peuple fascinant vit depuis des siècles dans les falaises escarpées de Bandiagara, au cœur du Mali. Leur histoire, leur mode de vie, leurs croyances… tout chez eux mérite d’être exploré. Mais, ils restent souvent absents des récits classiques sur les grandes civilisations africaines. Pourtant, leur héritage culturel et écologique pourrait bien contenir des réponses essentielles à certaines de nos questions les plus urgentes aujourd’hui.
6/22/20254 min read


Pourquoi revenir sur les Dogons en 2025?
Parce qu’ils ont su, bien avant l’ère industrielle et les théories modernes du développement durable, mettre en place des pratiques résilientes, écologiques et profondément humaines.
Des choix inspirés par l’observation, la transmission intergénérationnelle et le respect du vivant.
Et ce sont ces mêmes choix qui résonnent aujourd’hui dans les grands courants de pensée écologiques, sociaux et philosophiques.
Une architecture intelligente, bien avant l’heure
Lorsque vous visitez un village dogon, vous êtes immédiatement frappé par l’harmonie entre les constructions et la nature. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une profonde connaissance de l’environnement local.
Les maisons sont construites en banco — un mélange de terre, d’eau et parfois de paille — qui offre une excellente isolation thermique. Une manière naturelle et économique de réguler la température intérieure sans aucun système de climatisation, ni consommation d’énergie.
L’organisation des habitations suit une logique de ventilation croisée : l’air circule de manière fluide, permettant de rafraîchir les pièces même sous un soleil écrasant.
Certaines maisons sont semi-enterrées, d’autres sont orientées pour capter ou éviter les vents selon la saison.


Les greniers à céréales, construits sur pilotis avec des toits coniques en chaume, sont de véritables merveilles d’ingénierie traditionnelle.
Ils empêchent l’humidité d’abîmer les récoltes, évitent les infestations de rongeurs et permettent une conservation longue. Aujourd’hui encore, ces solutions naturelles inspirent des projets d’architecture durable à travers le monde.
Ce que les Dogons ont construit, ils l’ont fait sans béton, sans climatisation, sans électricité. Leurs habitations fonctionnent, et elles sont durables.
Une harmonie avec la nature, au quotidien
Le mode de vie dogon est indissociable de leur environnement. Cultiver, se nourrir, se soigner : tout passe par un lien intime avec la terre.
Leur agriculture, en particulier, reflète une grande maîtrise écologique. En pratiquant la culture en terrasses sur les pentes escarpées, ils limitent l’érosion des sols. Le compost est fait de déchets organiques, les rotations de cultures préservent les nutriments du sol, et la biodiversité est encouragée.
Chaque plante a son rôle : certaines fixent l’azote, d’autres repoussent les insectes naturellement.
Ces techniques, que les scientifiques redécouvrent sous le nom de permaculture ou d’agroécologie, sont la base de la résilience agricole dogon.
Mais au-delà des techniques, c’est la philosophie qui mérite d’être soulignée : il n’y a pas de gaspillage. Ce qui ne sert pas à nourrir les hommes nourrit la terre, ou les animaux. L’eau est utilisée avec parcimonie.
Les ressources sont partagées.
Dans un monde où la surconsommation et la production intensive créent crises alimentaires et catastrophes climatiques, cette approche modérée et équilibrée peut inspirer une nouvelle manière de produire — plus lente, plus locale, plus respectueuse.


Une vision cosmique du monde
Chez les Dogons, tout est interconnecté. Leur vision du monde n’est pas fragmentée comme celle que nous connaissons aujourd’hui : ici la science, là la spiritualité, plus loin l’agriculture. Non. Tout fait partie d’un même système. Et c’est précisément ce qui rend leur pensée si moderne.
Leur cosmogonie est célèbre pour sa complexité. Selon leurs récits, l’univers est né d’un œuf cosmique, et l’organisation du monde reflète celle des astres.
Ils ont identifié, bien avant les instruments modernes, des réalités astronomiques que les scientifiques n’ont validées que des siècles plus tard.
Par exemple, ils évoquaient l’existence d’une étoile jumelle de Sirius, invisible à l’œil nu — appelée Sirius B par les astronomes.
Ce savoir ne relève pas d’un simple hasard, mais bien d’une transmission savante mêlant observation, mythe et symbolique.
Cette vision cosmique influence tous les aspects de la vie dogon : les rituels, les semailles, les fêtes, la transmission du savoir. Elle invite à respecter des cycles, à vivre en phase avec le ciel et la terre. Une sagesse que nous avons peut-être oubliée, mais que nous redécouvrons avec l’urgence écologique actuelle.
Une organisation sociale fondée sur la transmission
La richesse des Dogons ne se mesure pas en or ou en biens, mais en connaissance.
Chez eux, l’éducation ne passe pas par des écoles formelles, mais par une présence continue des anciens, des conteurs, des artisans. Le savoir est vivant. Il se transmet par la parole, par l’exemple, par la répétition des gestes.
L’organisation communautaire valorise la coopération, la solidarité et le respect de chacun.
Les jeunes apprennent dès l’enfance à observer la nature, à écouter les anciens, à s’inscrire dans un cycle où le passé éclaire le présent et prépare le futur.
Cette dimension communautaire et intergénérationnelle est aujourd’hui redécouverte comme un facteur clé de résilience sociale.
Elle montre qu’on peut construire des sociétés fortes, inclusives, stables — sans technologie de pointe, mais avec une base de valeurs solides.
Conclusion
Dans un monde en quête de sens, les Dogons nous rappellent que l’innovation ne vient pas toujours des laboratoires.
Parfois, elle jaillit d’un village accroché à une falaise, d’un vieux mythe raconté au coin du feu, d’un champ cultivé à la main depuis des générations.
En redonnant de la voix à ces savoirs, vous participez à un mouvement plus grand.
Celui qui valorise les cultures africaines non pas comme des vestiges du passé, mais comme des clés pour l’avenir.
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